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Faut-il souscrire à l’introduction en bourse de Believe?

Opérant déjà dans 50 pays, cet acteur majeur de l’industrie musicale spécialisé dans l’accompagnement d’artistes et de labels indépendants sur les plateformes digitales cherche à lever 300 millions d’euros d’ici au 8 juin sur le marché règlementé d’Euronext. Début des cotations le 10 juin.

Fondé en 2005 par Denis Ladegaillerie, qui en contrôle 15% du tour de table, Believe est une société de taille déjà confirmée avec un chiffre d’affaires réalisé l’an dernier malgré la crise de 441 millions d’euros et une équipe de 1200 salariés qui opère dans une cinquantaine de pays. Acteur majeur de l’industrie musicale, le groupe aide les musiciens et les labels indépendants à s’imposer sur le marché du streaming appelé à représenter en 2027 80% de la musique enregistrée, selon son patron. Il offre une gamme de services et de conseils à une écurie de musiciens bien connus comme Vianney et le rapeur Jul à travers sa plateforme technologique et son expertise digitale. Le développement de Believe s’est fait à coup d’acquisitions (18 rachats en 6 ans) et le groupe dispose aujourd’hui d’un réel savoir faire en matière de croissance externe et d’intégration. Il souhaite accélérer la cadence à l’horizon 2023 en y consacrant une enveloppe de 100 millions par an. Des cibles réalisant entre 30 et 50 millions de chiffre d’affaires mais également de taille plus modeste (entre 5 et 10 millions) font partie des critères de recherche. Le groupe se montre forcément très ambitieux sur sa trajectoire de croissance. Entre 2018 et 2020 malgré la crise sanitaire, son volume d’activité a quasiment doublé pour atteindre 441,4 millions l’an dernier (contre 238,1 millions il y a deux ans) et le management table à l’horizon 2025 sur une dynamique interne de l’ordre de 22% à 25% par an. Pour cette année, l’objectif est fixé en sortie de crise à 20%. La bonne nouvelle est que Believe est déjà rentable sauf l’an dernier où en raison de la crise, le résultat opérationnel est tombé en perte de 21,7 millions (contre 8,8 millions en 2018 et 12,8 millions en 2019) et que le résultat net s’est révélé déficitaire de 26,3 millions (après un bénéfice de respectivement 2,5 et 4,6 millions).

La société est loin d’être donnée

La marge brute d’exploitation ajustée s’est largement effritée l’an dernier pour ressortir à 1,8% (après de 10,4% et 8,9% sur 2018 et 2019) en raison de la baisse de la monétisation publicitaire liée à la musique. Pour cette année, l’ambition est de la maintenir avant de revenir d’ici 2025 à des standards compris entre 5% et 7%. Pour financer les futures opérations de croissance externe et la montée en puissance interne de Believe, la direction souhaite s’introduire sur le compartiment A du marché règlementé de la Bourse de Paris. Une augmentation de capital de 300 millions est lancée depuis le 1 juin et jusqu’au 8 juin inclus à une fourchette de prix compris entre 19,5 et 22,50 euros. Sur la base d’un cours médian de 21 euros, la société est valorisée 2 milliards d’euros, soit 3,8 fois le chiffre d’affaires estimé pour cette année en retenant l’hypothèse d’une croissance organique de 20%. Un ratio qui nous paraît tout de même un peu élevé au regard de la rentabilité un peu faible de la société. Nous préférons par conséquent attendre de voir comment se déroulent les premiers pas de la société en Bourse avant éventuellement d’adopter une opinion favorable sur le dossier. La cotation débutera le 10 juin.

Notre conseil : ne pas souscrire à l’introduction en Bourse de Believe (code : FR0014003FE9)

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