Herige, une valeur à la casse!
Le spécialiste du négoce de matériaux, du béton et de la menuiserie industrielle parvient pour le moment à défendre ses marges. Sa valorisation devient de plus en plus déconnectée des fondamentaux mais le secteur de la construction faiblit.
La publication des comptes du premier semestre d’Herige n’a pas suffi à rassurer les investisseurs qui continuent de bouder le titre malgré une valorisation de plus en plus faible. Le groupe spécialisé dans le négoce, l’industrie du béton et la menuiserie industrielle n’a pourtant pas démérité si l’on en juge la progression de 10,2% de son chiffre d’affaires et celle de 15,9% de son résultat d’exploitation au premier semestre qui fait ressortir un gain de 0,27 point de la marge opérationnelle. Une performance que la direction attribue à des hausses de prix destinées à compenser l’inflation des coûts, ainsi qu’à un effet volume/mix favorable. Seul bémol de cette publication, le niveau de trésorerie est affecté par un incident informatique au niveau de l’affacturage des créances clients qui représente un manque à gagner de liquidités de 9 millions d’euros. Hors cet élément qui va se régler rapidement, l’endettement net reste maîtrisé à 105 millions d’euros, soit 78,7% des fonds propres.
Si la bourse reste sur sa faim, c’est parce que l’environnement devient plus incertain et que la direction observe les premiers signes de repli du marché de la construction. Le dossier manque à cet égard de visibilité même si la stratégie vise à déployer des offres contribuant à l’efficacité énergétique et si la dernière acquisition annoncée fin juillet a du sens. Il s’agit de la société Poralu, un acteur industriel spécialisé dans la production de fenêtres (pvc, bois, aluminium), de volets roulants, de portes et de portes de garages, intervenant surtout dans le sud de la France où Herige est peu présent. L’affaire réalise un chiffre d’affaires de plus de 50 millions d’euros et une marge comparable à celle du groupe vendéen. Les synergies attendues de cette acquisition seraient particulièrement importantes. C’est la quatrième acquisition depuis le début de l’année qui va permettre à Herige de conforter sa taille et ses parts de marché en France avec des effets déjà positifs sur les comptes du deuxième semestre.
Un multiple de capitalisation de 5 fois les bénéfices
La société de bourse Portzamparc évoque une belle publication qui l’amène à relever légèrement ses objectifs de chiffre d’affaires et de résultat d’exploitation cette année. Le bénéfice devrait ainsi dépasser 22 millions contre 19,1 millions en 2021. Une prévision capitalisée seulement 5 fois sur la base des cours actuels, tandis que la valeur d’entreprise ne représente que 6,5 fois le résultat d’exploitation espéré. Il faut enfin noter que la capitalisation boursière décote de 15% par rapport aux 133,5 millions de fonds propres au 30 juin, ce qui n’est pas justifié pour un groupe structurellement rentable.
Notre conseil : le dossier Herige apparait très bon marché mais il est lié au marché de la construction qui montre des signes de ralentissement. Il ne faut donc pas se précipiter et attendre une poursuite du repli vers 35 euros pour commencer à effectuer quelques achats d’appoint. Code Isin : FR0000066540.
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