Vetoquinol: des inquiétudes pour 2023
Le spécialiste de la santé animale a vu ses comptes se dégrader au premier semestre et s’attend à une période plus complexe en 2023. Il mise toutefois sur son nouveau plan « ambition 2026 » pour améliorer ses marges.
Le secteur de la santé animal aurait-il perdu son caractère résilient ? C’est le sentiment qui pourrait naître à la vue des résultats semestriels publiés par Vetoquinol, sanctionnés durement par les marchés. Le Concurrent Virbac ne semble pas non plus avoir été épargné d’ailleurs. Pour Vétoquinol, la déception vient de l’érosion de la rentabilité. Si le laboratoire spécialisé dans les médicaments vétérinaires et les produits non médicamenteux destinés aux animaux d’élevage et aux animaux de compagnie a préservé un bon niveau de marge sur achats consommés grâce à une évolution favorable de son mix (plus de produits vendus pour les animaux de compagnie), il n’a pas été épargné par le dérapage des frais de marketing et des frais de personnel (+8%), à l’origine d’un repli de 3,3 points de la marge opérationnelle courante avant amortissement des écarts d’acquisition. La chute de 40% du bénéfice (21,4 millions) a pour sa part été amplifiée par une provision pour dépréciation de survaleur sur un actif brésilien au bilan. Autre déconvenue, la forte hausse du besoin en fonds de roulement a pesé sur le niveau de trésorerie nette qui reste toutefois positif de 23,7 millions contre 53,6 millions un an plus tôt.
Les hausses de prix atteignent leurs limites
La visibilité à court terme n’est pas optimale dans la mesure où la direction de Vetoquinol redoute l’impact de la hausse des coûts d’achat de certaines matières premières, de l’énergie et des flux logistiques. Mais surtout, elle se demande si le secteur de la santé animale n’a pas atteint une certaine limite en termes d’élasticité-prix dans un contexte plus difficile pour les ménages et les exploitants agricoles. Notons que Vetoquinol a réalisé 67,5% de ses ventes sur le segment des animaux de compagnie au premier semestre 2022, une catégorie en hausse de 5,7% à données comparables alors que la situation a été plus difficile dans les animaux d’élevage (-5,1%).
Le consensus table pour cette année sur une stabilité de l’excédent brut d’exploitation grâce aux hausses de prix récemment passées mais un bénéfice en baisse de plus de 15% liée en partie à des éléments exceptionnels (provisions). Un retour au niveau de profit de 2021 est toutefois espéré pour 2023, année où Vetoquinol doit mettre en œuvre une nouvelle feuille de route dont on connait déjà quelques contours. Il s’agit de recentrer l’activité sur trois des quatre espèces animales (les chiens, les chats et les bovins) et sur quatre segments stratégiques (antiparasitaire, mobilité, dermatologie, vaches laitières) avec un objectif de hisser la marge brute autour de 20% contre une moyenne de 15% à 16% précédemment. Des ambitions à priori réalistes mais trop lointaines pour les marchés qui risquent de se focaliser sur les tensions à court terme.
Notre conseil : Compte tenu de la trésorerie au bilan et du positionnement défensif, la valorisation de Vetoquinol n’est pas excessive à environ 18 fois les profits attendus l’an prochain, mais il est préférable d’attendre un repli vers 85 euros pour acheter ou renforcer la position. Code Isin : FR0004186856.
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