L’action FDJ a retrouvé son profil défensif au cours des dernières semaines en repassant le seuil des 36 euros, portant ainsi sa hausse à plus de 11% depuis le début de l’année. Il est vrai que les résultats du premier semestre ont dépassé les attentes des investisseurs. Le chiffre d’affaires a progressé de 5% à périmètre constant et en tenant compte de l’acquisition des sociétés PLI et ZEturf, il a bondi de 11% pour atteindre 1,42 milliard d’euros. Une dynamique permise par la bonne performance des jeux instantanés et surtout par une forte hausse des paris sportifs et des jeux en ligne. La part des jeux digitaux atteint ainsi désormais 15% du chiffre d’affaires. Dans le même temps, les charges ont augmenté beaucoup moins rapidement, ce qui s’est traduit par une progression de 23,5% de l’excédent brut d’exploitation à 370 millions d’euros et de 17,5% du bénéfice à 213 millions. Au terme de ce bon début d’exercice, la direction a confirmé tous ses objectifs annuels visant notamment une hausse de 8% du chiffre d’affaires total et une marge d’excédent brut d’exploitation de 24,5% (elle a atteint 25,9% au premier semestre).

Décision prochaine la commission européenne sur le prix du monopole en France

Le groupe FDJ devrait bientôt se doter d’un beau relais de croissance avec l’acquisition du suédois Kindred Group, propriétaire de la marque Unibet, spécialisée dans les paris sportifs, hippiques et le poker en ligne. Une opération à 2,6 milliards d’euros qui n’attend plus que le feu vert de l’autorité française de la concurrence pour se concrétiser après les récents rachats de ZEturf et de l’irlandais Premier Lotteries. Elle devrait permettre à FDJ de devenir le numéro deux en Europe des jeux d’argent et de hasard. La part du produit brut des jeux encaissé hors de France pourrait alors passer de 6% à 20% tandis que le poids du digital passerait à 29% du produit brut des jeux. Ces perspectives ne sont pas vraiment intégrées dans la valorisation du titre qui capitalise modestement 14,2 fois les profits attendus l’an prochain malgré ses qualités défensives et sa faible dépendance à la conjoncture économique. Les investisseurs attendent sans doute les conclusions de l’enquête menée par la Commission Européenne sur le montant de 380 millions d’euros payé par la FDJ au moment de sa privatisation pour s’assurer du monopole partiel sur les jeux en France pour une durée de 25 ans. La Commission pourrait faire savoir d’ici quelques semaines si ce montant est suffisant ou si la FDJ devra remettre au pot. Compte tenu de l’excédent net de trésorerie de 616 millions d’euros dont jouissait le groupe au 30 juin dernier (équivalent à près de 10% de la capitalisation boursière), la capacité de distribution ne semble pas menacée. Le coupon de 1,90 euro par cation attendu au titre de l’exercice 2024 fait ressortir un rendement légèrement supérieur à 5%.

Notre conseil : achetez FDJ à 35 euros pour viser 42 euros à un horizon de 18 mois. Code Isin : FR0013451333.