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Sébastien Huron, président du directoire de Virbac: « La priorité est d’accélérer le développement du laboratoire aux Etats-Unis, en Chine et au Brésil »

Dans un entretien accordé à la Lettre de la Bourse, Sébastien Huron, président du directoire de Virbac revient sur la croissance du chiffre d’affaire du groupe enregistrée au troisième trimestre. Il dévoile également les perspectives de développement à moyen et long terme du laboratoire de santé animale.

La Lettre de la Bourse : Quelle analyse faites-vous du chiffre d’affaires du troisième trimestre ?

Sébastien Huron : Notre laboratoire enregistre une belle croissance dans la plupart de ses régions avec une solide performance en Europe, une poursuite du rattrapage aux Etats-Unis à partir d’une base de comparaison favorable et un retour à une dynamique plus soutenue en Inde. Notre chiffre d’affaires de 223,6 millions au troisième trimestre a progressé de 12,2% à taux de change constants et la croissance en cumulée sur les neuf premiers mois atteint 8,4% (hors effet devises) et se révèle sensiblement supérieure à celle du marché. Nous sommes donc satisfaits de la performance de Virbac.

Cela confirme-t-il le redressement amorcé l’an dernier et au premier semestre ?

L’inversion de tendance date en fait de fin 2017 et Virbac enchaîne depuis 8 trimestres consécutifs de croissance organique de ses revenus. La performance ne sera jamais linéaire et sera ponctuée par des périodes d’innovation ou d’investissements plus ou moins importantes mais notre trajectoire à moyen terme vise à continuer de gagner des parts de marché en surperformant le marché de la santé animale et à améliorer notre profitabilité.

Les difficultés du laboratoire rencontrées ces dernières années aux Etats-Unis sont-elles désormais réglées ?

Pour remédier aux problèmes identifiés en 2015 sur notre usine américaine de Saint-Louis, un gros effort d’investissement a été réalisé pour répondre aux exigences de de la « Food and Drug Administration » (FDA). Nous sommes régulièrement inspectés et les dernières inspections se sont bien passées. Nous attendons une nouvelle inspection de la FDA pour laquelle nous nous sommes bien préparés. Depuis 2015, l’incident sur l’usine américaine de Saint-Louis et nos difficultés au Chili ont masqué une solide tendance sur le reste des régions où le groupe a continué à croître et à améliorer sa profitabilité notamment en Chine et au Brésil qui sont respectivement les deuxième et troisième plus gros marchés du monde. Désormais, le retournement des Etats-Unis et du Chili offre une accélération de la performance de Virbac.

Le groupe ne retrouvera pas avant 2022 le niveau de rentabilité d’avant les problèmes de l’usine américaine de Saint-Louis. Pourquoi est-ce si long ?

Nous avons indiqué viser autour de 2022 une marge opérationnelle courante ajustée de l’ordre de 15% légèrement supérieure à celle de 2014 (14,7%). Pourquoi est-ce si long ? Simplement, l’effet de ciseau lié à la perte de ventes fortement margées aux Etats-Unis et au Chili et à l’augmentation significative des investissements sur nos usines a logiquement pesé sur notre profitabilité. Cela prend du temps de reconquérir des parts de marché et de lancer de nouveaux produits mais nous retrouvons aujourd’hui des taux de croissance importants sur une base de coûts optimisés. Plusieurs paramètres comme l’évolution des taux de change ou la conclusion d’opérations de croissance externe pourraient compliquer ou faciliter l’atteinte de ces objectifs à l’échéance de 2022.

Justement un gros travail de désendettement est en train d’être mené. A quel horizon pensez-vous pouvoir reprendre une stratégie de croissance externe ?

La priorité est effectivement de se désendetter le plus possible pour retrouver une marge de manœuvre financière permettant de saisir des opportunités en matière d’acquisitions. Nous ne croyons pas aux opérations structurantes mais davantage aux cibles plus petites et à forte valeur ajoutée soit pour enrichir notre portefeuille de produits, soit pour nous renforcer sur des régions où Virbac est encore peu présent, ou, au contraire, sur des zones où nous sommes déjà bien établies (Etats-Unis et Europe) et où l’intégration de l’acquisition aura un effet de levier immédiatement positif sur la marge. Historiquement, avant l’incident sur l’usine américaine de Saint-Louis, le laboratoire menait une vraie stratégie de croissance externe. Celle-ci contribuait pour environ la moitié de la performance du chiffre d’affaires et nous souhaiterions réactiver ce moteur de croissance.

Voilà quatre ans que la société ne verse plus de dividendes à ses actionnaires. Une reprise de la politique de distribution est-elle envisageable cette année ? Sur quelle base ?

La décision en revient au conseil de surveillance. A quelle échéance, je ne peux pas vous le dire. Mais par ordre de priorité, le groupe cherche d’abord à se désendetter pour ensuite reprendre une stratégie d’acquisitions opportuniste et une politique de rémunération de ses actionnaires.

Quelles sont vos perspectives à moyen terme ?

Déjà pour cette année, nous avons relevé nos ambitions de l’exercice et visons désormais une croissance organique de 5% à 7% du chiffre d’affaires assortie d’une amélioration de 2,5 points de la marge opérationnelle courante ajustée. A plus long terme, la priorité est d’accélérer le développement du laboratoire aux Etats-Unis, en Chine et au Brésil qui sont les plus principaux marchés mondiaux où le groupe est encore insuffisamment présent. Sur le segment des espèces, le groupe investit beaucoup sur le chien et le chat à travers le « petfood » et un implant pour la castration non chirurgicale du chien. Sur les animaux d’élevage, nos efforts portent sur les vaccins et les produits nutritionnels. Cela devrait nous permettre de surperformer la croissance du marché mondial de la santé animale estimée entre 3% et 5% et d’améliorer notre profitabilité. Et ce, malgré la décroissance aux Etats-Unis des ventes de Sentinel, un antiparasitaire pour chien mais dont le poids (environ 7% de notre activité) se trouve de plus en plus réduit au niveau du groupe.

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