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Maurel et Prom enterre la piste colombienne

Après des mois de négociations, la petite compagnie pétrolière renonce à surenchérir sur la société colombienne Amerisur, dont le rachat lui aurait pourtant permis de changer de dimension. Cet échec ne doit pas occulter l’élément principal sur Maurel et Prom, à savoir sa sous-valorisation chronique et injustifiée.

Maurel et Prom pixabay.com
Maurel et Prom pixabay.com

Fin du suspens ! Alors que Maurel et Prom lorgnait la société colombienne Amerisur, il vient de jeter l’éponge sur cette cible, faute de conditions financières satisfaisantes pour cette acquisition. Cotée à Londres, Amerisur va finalement s’adosser au sud-américain Geopark sur la base d’un prix de 242 millions de livres (284 millions d’euros). Une somme excessive pour Maurel et Prom, qui avait fait une offre en juillet dernier pour un montant de 232 millions d’euros. A l’époque, la proposition avait été rejetée par le conseil d’administration d’Amerisur. Dans son communiqué publié cette semaine, la « junior pétrolière » française fait la lumière sur l’échec des pourparlers. Elle explique avoir réalisé un audit de la cible. Sdécision (de renoncer à Amerisur) provient du fait que les nouvelles conditions de rachat qui s’imposait suite à l’offre de Geopark n’étaient pas conformes à ses critères d’investissement. Pas de quoi nourrir des regrets, donc, même si cette emplette aurait permis à Maurel et Prom de diversifier ses gisements pétrolifères, aujourd’hui principalement concentrés en Afrique. Le gros de la production provient du Gabon, avec des relais de croissance Tanzanie, en Namibie, au Nigeria, ainsi qu’en France, en Italie, en Colombie, en Angola et au Venezuela. A contrario, la firme convoitée dispose d’actifs onshore en Colombie ainsi qu’un pipeline entre ce pays et l’Equateur. Sa production de l’ordre de 5 000 barils par jour (à bas coût) lui permet de générer un chiffre d’affaires de plus de 100 millions de dollars. Seul bémol, les réserves prouvées d’Amerisur sont limitées à un peu plus de 25 millions de barils, contre près de huit fois plus pour le groupe tricolore.

La tentative de rachat avortée d’Amerisur met en lumière les ambitions de développement de Maurel et Prom. Passé sous pavillon indonésien en 2017 à la suite d’une OPA de l’entreprise d’Etat Pertamina, l’entité dirigée par Olivier Langavant fait du développement de sa production sa priorité. De ce point de vue, l’exécution de la stratégie est plutôt satisfaisante. Sur les neuf premiers mois de 2019, la production valorisée (chiffre d’affaires hors décalages d’enlèvement) est ressortie à 393 millions de dollars, en augmentation de 22%. A fin septembre, le prix de vente moyen de l’huile s’est élevé à 67,4 dollars par baril contre 65,9 dollars par baril sur la même période de 2018. Sur le permis d’Ezanga au Gabon, les différentes mesures techniques mises en place ont permis de résoudre les difficultés d’export rencontrées l’an dernier et d’optimiser l’évacuation du brut. Maurel et Prom a également enregistré des résultats satisfaisants en Angola et en Tanzanie.

L’action décote de 39% sur le prix de l’OPA de Pertamina

Comment expliquer alors la tendance négative sur le titre Maurel et Prom, dont le cours chute d’une vingtaine de pourcents depuis le premier janvier ? La réponse tient autant à des facteurs exogènes qu’endogènes. Comme l’ensemble du secteur pétrolier, le dossier affiche une grande sensibilité au prix du baril de brut, dont les variations récentes sont liées aux crispations commerciales, à la conjoncture mondiales, à la prochaine réunion de l’OPEP+ (l’OPEP et ses alliés, dont la Russie)… Maurel et Prom est en outre exposé à un risque politique au regard de sa présence dans des pays émergents instables, à l’instar du Venezuela. S’agissant des paramètres techniques, on mentionnera aussi la liquidité modeste de l’action qui fait fuir les gérants spécialisés. Sans compter que les analystes sont assez peu nombreux à suivre la jeune compagnie pétrolière. Ces remarques étant faites, le désintérêt pour le titre semble très excessif. Maurel et Prom affiche une décote de près de 50% sur ses capitaux propres tandis que le cours de bourse se situe 39% en-dessous du prix de l’OPA. On rappellera enfin que la valeur actualisée des réserves du groupe représente pratiquement 12 milliards de dollars. Autant d’éléments qui incitent à braver le courant vendeur.

Notre avis : achetez Maurel et Prom (FR0000051070) à 2,50 euros pour viser un retour à 3 euros d’ici 12-18 mois.

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