Guillemot, une autre façon d’investir sur Ubisoft
En proie à des difficultés (ponctuelles) sur ses activités historiques de matériels et d’accessoires de loisirs pour PC et consoles, cet acteur des jeux vidéo est tombé dans le rouge en 2019. Boudé, le dossier se traite à présent au même niveau que la valeur de sa participation dans Ubisoft. Ubuesque !
Trop, c’est trop ! Après avoir été portée aux nues il y a deux ans, ce spécialiste des matériels et accessoires de loisirs interactifs est maltraité en Bourse. C’est même un euphémisme : depuis ses pics de juin 2018, la capitalisation de Guillemot Corporation abandonne les deux tiers de sa valeur avec une hémorragie qui semble sans fin. A l’origine de ce coup de Trafalgar, un phénomène de déstockage sur le marché des accessoires pour jeux vidéo, principal pourvoyeur aux ventes et aux résultats de la société. Après un cycle porteur lié au dynamisme du marché des jeux, la gamme Thrustmaster (volants, manettes, pédaliers…) a souffert en 2019 de facturations en net repli aux Etats-Unis et en Europe, alors que les distributeurs avaient précédemment gonflé les commandes en vue de parer à la forte demande prévisionnelle et anticiper le relèvement des droits de douane outre-Atlantique. Pour Guillemot, l’ajustement est brutal. Ses revenus ont baissé l’an dernier de 25% à 60,9 millions, dans le bas de la fourchette indiquée lors de son avertissement d’octobre dernier. En toute logique, ce trou d’air sera lourd de conséquence sur la profitabilité. Le management de la firme familiale a d’ores et déjà prévenu que son résultat opérationnel tomberait dans le rouge en 2019, sans préciser à quelle hauteur.
Retour de la croissance anticipé
De toute évidence, Guillemot s’inscrit dans une phase de transition qui devrait prendre fin à l’occasion de la sortie en fin d’année des nouvelles consoles PlayStation5 de Sony et Xbox Scarlett de Microsoft, qui vont relancer les ventes d’accessoires de jeux. D’ici là, la société poursuivra ses efforts d’innovation en vue de rénover sa gamme. Guillemot va aussi accentuer son basculement sur le e-commerce, grâce à la multiplication des accords commerciaux directs avec les principaux distributeurs en ligne. Sur ces bases, les dirigeants guident le marché sur un chiffre d’affaires 2020 supérieur à 70 millions d’euros. Si cet objectif peut apparaître optimiste au regard de l’environnement (perturbations dans la chaîne d’approvisionnement à cause du coronavirus) et de la fin de cycle sur les consoles actuelles, les mesures déjà prises sont en tout cas de nature à stabiliser la situation. Malgré ce déficit de visibilité, Guillemot ne manque pas d’intérêt en Bourse. Car la société est à la tête d’une participation de 443.874 actions Ubisoft. Cet actif financier vaut aujourd’hui une trentaine de millions d’euros, soit le niveau de la capitalisation boursière de Guillemot. Autrement dit, les investisseurs valorisent à zéro les activités en propre de Guillemot ainsi que son stock de produits, évalué à 23,8 millions d’euros au 30 juin 2019. On signalera également que les capitaux propres du groupe se situent à plus de 50 millions d’euros (en attendant l’atterrissage des comptes 2019, prévu le 28 mars prochain), pour un endettement net, hors valeurs mobilières de placement, de 8,9 millions.
Notre conseil : achetez Guillemot en spéculatif à 1,9 euro pour viser un retour à 2,2 euros, soit un potentiel de plus de 15%. Code Isin : FR0000066722.
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