Dans un marché parisien durement touché par l’épidémie de coronavirus, La Française de l’Energie parvient à limiter les dégâts. Jugez-plutôt : ce dossier étiqueté « valeur verte » concède une vingtaine de pourcents depuis ses pics du 21 janvier, lorsqu’il gravitait au-delà des 20 euros, et ne recule que de 5% sur un mois glissant, ce qui s’apparente à des prises de bénéfices. Les investisseurs font visiblement la part des choses en considérant à juste titre que le modèle original de cet énergéticien n’est nullement remis en cause par la crise sanitaire et le trou d’air économique qui en découle. Pour les non-initiés, rappelons que le métier de cette entreprise basée à Forbach en Lorraine consiste à extraire, à partir des veines et anciennes mines de charbon, le fameux grisou autrefois responsables d’accidents funestes. Avec un savoir-faire désormais bien rodé, LFDE s’est fait une spécialité de valoriser cette ressource abondante. Le gaz récupéré est soit distribué localement dans le cadre de circuits courts soit transformé en électricité verte grâce à la cogénération. Les barrières à l’entrée sur ce marché sont autant technologique qu’administratives, alors que le groupe bénéficie de permis d’exploitation sécurisés sur les bassins miniers où il intervient, dans les Hauts-de-France, en Belgique et dans le Grand Est.

Après avoir beaucoup investi ces dernières années, la société présidée par Julien Moulin cueille les fruits de ses efforts. La production monte en puissance permettant d’absorber les charges fixes. Au cours de l’exercice 2018-2019, le résultat net est passé pour la première fois dans le vert, à hauteur de 0,84 million d’euros, pour un chiffre d’affaires de 7,9 millions. Et ce n’est qu’un début. Le premier semestre confirme les bonnes tendances sur la profitabilité. A partir d’un chiffre d’affaires de 4,2 millions, en hausse de 28% grâce à la montée en puissance en France et en Belgique de la production d’électricité verte issue du gaz de mine, qui contribue à hauteur de 3,1 millions (+ 45% par rapport au premier semestre 2018/2019), LFDE a dégagé un bénéfice net de 0,2 million contre une perte de 0,7 million un an plus tôt. Cette performance confirme le bien-fondé du business model. Les unités déjà en exploitation, y compris les derniers sites mis en service, se révèlent très profitables.

Visibilité au rendez-vous

A partir de ces solides fondations, le management peut ainsi se concentrer sur les nombreux projets de développement, y compris à travers une diversification dans le photovoltaïque et le solaire thermique. D’autant que les activités du groupe ne sont pas directement affectées par les mesures de confinement prises en France et en Belgique concernant l’épidémie de Covid-19. En tant que producteur d’énergie, le Groupe bénéficie du statut d’entreprise prioritaire permettant de conserver l’ensemble du personnel en activité et de tourner à plein régime. Le financement des investissements à venir est largement sécurisé et seul un blocage durable des administrations pourrait nuire au plan de marche. Sur la base de ces éléments, nous maintenons notre avis positif sur LFDE. Alors que la volatilité va rester de mise sur les marchés, on n’hésitera pas à renforcer si jamais le titre redescendait sous les 15 euros.

Notre conseil : Nous sommes à l’achat sur La Française de l’Energie (une valeur conseillée dans le « coin du spéculateur » en novembre dernier), de préférence sous 15 euros. Code Isin : FR0013030152.