Un excès de pessimisme sur Bénéteau ?
Faute de visibilité sur ses perspectives, ce champion mondial de la plaisance travaille d’ores et déjà à un nouveau plan stratégique, basé sans doute sur une plus grande frugalité. En attendant, le titre campe sur des niveaux inédits depuis la précédente crise, ce qui constitue vraisemblablement une opportunité.
Trop, c’est trop ? C’est en tous cas l’impression qui se dégage du parcours boursier de Bénéteau sur la période récente. Depuis le début de la pandémie de Covid-19 il y a trois mois, ce groupe vendéen au portefeuille de marques reconnu (Bénéteau, Jeanneau, Lagoon, Prestige, IRM…) concède plus de 40%. Plus anormal, la capitalisation boursière est désormais inférieure d’un quart aux fonds propres consolidés. Dit autrement, le marché affiche une grande défiance à l’égard de ce champion mondial des bateaux à voile ou à moteur, également présent sur l’habitat de loisir. Il anticipe même une destruction de valeur, ce qui nous semble peu réaliste au regard des positions géographiques diversifiées du groupe, des progrès réalisés ces dernières années en matière de productivité et de l’appétence des plaisanciers pour les produits du groupe, qui couvrent un large spectre de besoins et de segments. Certes, la crise sanitaire n’est pas sans engendrer des turbulences. Du fait des mesures prises par les autorités publiques de nombreux pays dans le monde pour lutter contre la propagation du Covid-19, Bénéteau a dû en effet interrompre sa production pendant plusieurs semaines. Heureusement, depuis fin avril, plusieurs sites ont rouvert et le retour à la normale est prévu aux environs du 15 mai. D’un point de vue commercial, un certain flou règne sur les tendances du moment. Le groupe précise en effet que des annulations de commandes ont bien été enregistrées, tout en précisant qu’elles relativement faibles et principalement constituées par des reports sur l’exercice prochain. Mais le contexte pourrait se détériorer. C’est ce que semblent penser les dirigeants de Bénéteau, bien incapables de ses prononcer sur l’impact sur les comptes et l’activité de la crise sanitaire.
Une nouvelle feuille de route présentée cet été
Pour y voir plus clair, il faudra sans doute patienter jusqu’au 9 juillet prochain. A cette date, Bénéteau présentera un nouveau plan stratégique pleinement ancré dans la réalité post-coronavirus. Un monde où la baisse du pouvoir d’achat, le marasme économique et les changements d’habitude des consommateurs redessineront le marché de la plaisance et des loisirs. Pour faire face à la tempête, la firme devrait être tentée de réduire la voilure et lâcher du lest. En clair, abaisser ses frais de structure et procéder à des cessions ou arrêts. Plus frugale, cette nouvelle feuille de route passera aussi sans doute par une redéfinition de la stratégie produit, en vue de plus de polyvalence et de souplesse. Un coup d’œil dans le rétroviseur permet de constater que, dans le sillage de la crise financière de 2008, Bénéteau avait enregistré deux exercices déficitaires (2018-2009 et 2011-2012). C’est sans doute le scénario que les investisseurs redoutent. Il n’empêche que Bénéteau a largement les moyens d’absorber cette crise, Au 31 août 2019, sa trésorerie atteignait 97 millions. Et ses lignes de crédit ont été confirmées jusqu’en 2023. Pour l’heure, les prévisions des analystes font état d’un bénéfice net de 28 millions d’euros pour 2020-2021. Une estimation capitalisé 17 fois, ce qui peut sembler élevé. Mais on rappellera que le résultat dégagé par Bénéteau en 2018-2019 s’était élevé à 50 millions, niveau qui pourrait être de nouveau d’actualité en 2021-2022, lorsque la crise économique appartiendra au passé. Le groupe a par ailleurs les moyens de poursuivre sa distribution. 0,23 euro, le dernier dividende distribué représente un rendement de près de 4%, ce qui est attractif. Pour toutes ces raisons, nous pensons qu’il est judicieux de se placer sur ce dossier, pour le moyen terme.
Notre conseil : achetez Bénéteau autour de 5,70 euros pour viser un retour à 7 euros dans un premier temps. Code Isin : FR0000035164.
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Bénéteau : encore mieux que prévu !
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Bénéteau : des nouvelles plus rassurantes
A l’occasion du salon nautique de Paris, le fabricant de bateaux de plaisance a évoqué des perspectives plus rassurantes que lors de la publication de son chiffre d’affaires du troisième trimestre. Un message bien reçu par les investisseurs alors que le titre reste bon marché.