Rémy Cointreau plie mais ne rompt pas
Après un premier trimestre 2020-2021 apocalyptique, plombé par la crise sanitaire, le groupe de vins, liqueurs et spiritueux prévoit une reprise graduelle de ses ventes. A moyen terme, la valeur de son portefeuille de marques et son positionnement unique sont des gages de croissance.
Les crises passent, l’appétit pour le luxe et les produits de consommation haut de gamme reste. C’est avec cet état d’esprit qu’il faut analyser la situation de Rémy Cointreau, en proie à un violent passage à vide qui ne remet nullement en cause le modèle de développement. Avec la raréfaction du trafic aérien et des flux touristiques ainsi que, plus globalement, l’effet des mesures de confinement imposées par bon nombre d’Etats dans le monde, le groupe familial va mordre la poussière au premier trimestre de son exercice fiscal 2020-2021 (période d’avril à juin). En première estimation, le propriétaire des cognacs Rémy Martin et Louis XIII, de la liqueur Cointreau et de nombreuses marques dans les spiritueux (Bruichladdich, Mount Gay, Westland…) anticipe une chute organique de 50 à 55% de son chiffre d’affaires pour les trois premiers mois du millésime qui démarre. La période sera marquée par un ralentissement très marqué de l’activité en Europe et aux Etats-Unis. Concernant la Chine, autre très gros débouché, pas question d’espérer une reprise immédiate. Les grossistes ont de nombreux stocks en rayon qu’il leur faut écouler, ce qui n’est pas une mince affaire dans le contexte de consommation encore au ralenti. Après ce trou d’air monumental, tout laisse à penser qu’une amélioration graduelle interviendra dès le second semestre. En fonction du succès des stratégies de déconfinement des différents pays, la prévision des dirigeants pour les trois premiers mois de 2019-2020 pourrait, en outre, s’avérer un peu trop pessimiste.
Des atouts immuables liés aux marques détenues
Bien sûr, il sera prochainement temps de jouer le redressement des résultats de Rémy Cointreau. Celui-ci sera sans doute visible dès 2021-2022, voire dès le deuxième semestre 2020-2021. D’ici là, le dossier a toute sa place en fond de portefeuille, et ce en raison de la valeur tangible de son portefeuille de marques, vecteur de marges élevées et de potentiel de croissance, en particulier dans les pays émergents. A toutes fins utiles, on rappellera que le bilan est solide. L’endettement net ne représentait que 1,4 fois l’Ebitda à fin septembre 2019, permettant au groupe de bénéficier d’une note crédit de grande qualité (catégorie « A »). Mieux encore, à fin mars 2020, soit au plus fort de la pandémie ou presque, la trésorerie excédentaire, par rapport aux besoins estimés, s’élevait à 300 millions d’euros. Rémy Cointreau réitère en outre sa conviction qu’il sortira renforcé de cette crise, alors qu’il a engagé depuis février des efforts de réduction de ses coûts. Considéré à juste titre comme l’un des meilleurs élèves du secteur, le groupe de la famille Hériard Dubreuil devrait vraisemblablement garder une cote élevée à l’avenir auprès des investisseurs. Et cela quand bien même ses résultats vont être sévèrement touchés par la crise sanitaire. D’un point de vue tactique, nous pensons que l’on peut mettre à profit tout repli du titre sous les 100 euros pour accumuler.
Notre conseil : Nous sommes fondamentalement positifs sur Rémy Cointreau. Placez un ordre d’achat vers 95 euros, pour le fond de portefeuille. FR0000130395.
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