Rares sont les sociétés cotées à la Bourse de Paris à ne pas avoir souffert de la crise sanitaire, voire à en profiter. ABC Arbitrage est de celles-là. Fondé au milieu des années 1990 par son actuelle équipe dirigeante (emmenée par Dominique Ceolin, son président-directeur-général), ce champion des stratégies d’arbitrage pour compte propre et pour compte de tiers s’achemine vers un très bon millésime 2020, sous réserve que la volatilité ne retombe pas à des niveaux infimes. L’entité a en tous cas engrangé un excellent niveau d’activité sur la première moitié de l’année. Lors de l’assemblée générale des actionnaires qui s’est tenue exceptionnellement à huis clos le 12 juin dernier, le management a indiqué que les volumes à fin avril étaient identiques à ceux de l’ensemble de l’année 2019. S’agissant de l’évolution des résultats, il faudra encore patienter un mois pour découvrir la photographie du premier semestre, sachant que les comptes intégreront une dose plus importante de charges, compte tenu des investissements engagés. Car ABC Arbitrage a de la suite dans les idées. Face au nouveau paradigme qui s’est installé sur les marchés financiers depuis 2012, caractérisé par l’injection massive de liquidités par les banques centrales et son corollaire, la réduction de la volatilité, la firme déploie une feuille de route visant à atténuer la sensibilité de ses bénéfices à cette même la volatilité. Il s’agit notamment de muscler l’activité de gestion d’actifs, de diversifier les supports et, surtout, d’inventer de nouvelles approches pour générer des gains récurrents. La tâche n’est pas aisée. Le nombre d’opérations de fusion-acquisition s’est réduit ces dernières années, notamment sous l’influence de la politique protectrice de l’administration Trump. Et la cote mondiale s’appauvrit progressivement, essorée par l’ampleur des rachats d’actions.

Un dividende généreux et pérenne

Quelle que soit l’évolution des marchés, ABC Arbitrage s’estime en mesure de poursuivre son développement ces prochaines années, sur des bases durables et saines. Les objectifs du plan 2020 passent notamment par une rentabilité des fonds propres supérieure à 15% (contre 12,8% réalisé en 2019) et la poursuite d’une politique de distribution généreuse. L’ambition affichée est de verser bon an mal an un dividende supérieur à 30 centimes, ce qui est d’ailleurs déjà le cas avec un montant cumulé de 33 centimes au titre des comptes 2019. Au cours actuel, cela représente un rendement de 4,7%. Pas si mal dans l’environnement actuel de taux bas et de réduction massive des rétributions aux actionnaires de la part des sociétés cotées. Dans le cas d’ABC Arbitrage, il n’a pas été nécessaire de mettre à la diète les actionnaires, pour la simple et bonne raison que la société n’a pas eu besoin de recourir au soutien de l’état pendant la crise sanitaire (les équipes sont restées pleinement opérationnelles) et que l’épidémie n’a pas d’impact négatif sur son plan de marche. Parmi les autres atouts du dossier ABC Arbitrage, on soulignera un bilan solide, caractérisé par des fonds propres de quelque 140 millions d’euros et d’aucune dette financière pratiquement, combiné à des disponibilités importantes. De quoi permettre à la société de Dominique Ceolin de dérouler sereinement sa feuille de route et saisir des opportunités. Côté profits, notre scénario passe par un résultat net de 25 millions d’euros en 2021. Une hypothèse capitalisée 16 fois aujourd’hui, ce qui est raisonnable pour cette valeur moyenne de grande qualité.

Notre conseil : achetez ABC Arbitrage (Code Isin : FR0004040608) à 6,75 euros pour viser un objectif de 7,50 euros dans un premier temps.