Bonjour, A moins de 37 euros, faut-il acheter Bassac , son rendement est-il pérenne? Concernant ALD faut-il conserver ou renforcer? Merci
Voici en avant première notre analyse sur Bassac appelée à être postée sur ce site jeudi soir… Sur ALD, nous sommes acheteurs (lisez l’analyse sur Société Générale publiée le 18 septembre). Les objectifs ont été revus en baisse mais la sanction paraît excessive sur ce leader du leasing automobile, un métier d’avenir au regard de l’inflation du prix des voitures….
Bassac n’échappe pas au marasme du marché immobilier
Le promoteur immobilier contrôlé par la famille Mitterrand subit comme l’ensemble de son secteur une chute des réservations liée à la forte remontée des taux d’intérêts. Le titre résiste mieux que ceux des concurrents mais devrait rester sous pression.
Avec une baisse de son cours de bourse limitée à 12% depuis le début de l’année, Bassac offre une meilleure résistance que le leader du secteur Nexity dont le cours s’est effondré de plus de 40%. Les promoteurs évoluent dans un marché difficile, plombée par la forte remontée des taux d’intérêts qui désolvabilise une bonne partie des acheteurs potentiels. Les réservations de Bassac au cours du premier semestre 2023 ont donc logiquement reculé de 21% en valeur (-28% pour Nexity), sachant que le groupe contrôlé à plus de 75% par la famille Mitterrand, a beaucoup moins recours aux ventes en bloc (13% des ventes seulement). Cette faiblesse des réservations aura naturellement des conséquences sur l’activité des prochains trimestres. Dans l’immédiat, le chiffre d’affaires qui résulte des promesses conclues l’année dernière commence déjà à s’éroder (-8% sur les six premiers mois de l’année avec un impact limité au niveau du résultat opérationnel courant, en repli de seulement 5,1% malgré des amortissements de la relation clientèle liés aux dernières acquisitions (Marigan et Maisons Baijot), tandis que le bénéfice chute davantage de 22% après prise en compte du quasi triplement du coût de la dette.
18 mois d’activité dans le carnet de commandes
Même si Bassac maîtrise bien ses programmes au regard de l’amélioration de la marge brute constatée sur la première partie de l’année, une érosion des résultats parait inévitable mais modérée, avec un profit attendu par le consensus autour de 99 millions d’euros cette année (nous sommes plus prudents et visons 85 millions) et qui pourrait stagner dans cette zone sur les deux exercices suivants. Ce niveau de profit est capitalisé autour entre 7 et 8 fois sur la base des cours actuels, niveau assez comparable à celui de Nexity. Malgré les récents rachats de Marignan et Maisons Baijot, la situation financière reste sous contrôle avec un endettement net de 344 millions d’euros équivalent à 45% des fonds propres dont le montant équivaut à la capitalisation boursière. A priori, le dividende de 1,50 euro versé cette année pourrait être maintenu. Il procure un rendement d’environ 3,50%. Si le titre a mieux résisté que son secteur depuis le début de l’année, l’environnement de taux va rester défavorable pendant plusieurs trimestres et peser sur la visibilité même si le carnet de commandes, en repli limité de 6% au 30 juin à 1,94 milliard d’euros, représente 18 mois d’activité tandis que le portefeuille foncier est stable à périmètre constant à 8,9 milliards.
Notre conseil : Les incertitudes et l’absence de décote sur les fonds propres (contrairement à Nexity qui décote de 60% malgré sa présence sur les métiers défensifs de l’immobilier comme la gestion locative ou les résidences gérées) ne nous incitent pas à acheter le titre dans l’immédiat. On attendra un éventuel repli sous 38 euros pour commencer à s’y intéresser. Code Isin : FR0004023208.