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Bonjour, comme certains lecteurs, je ne reçois plus la lettre quotidienne et hebdo par mails merci

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Frédéric Bériot -

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Conseil du jour

Gévelot : la trésorerie couvre la capitalisation boursière !

 

Le fabricant de pompes volumétriques pour les secteurs pétrolier, alimentaire et industriels retrouve une bonne dynamique d’activité mais apparait surtout comme l’une des valeurs les moins chères de la bourse de Paris alors que la trésorerie au bilan couvre à elle seule la capitalisation boursière.

 

Peu d’investisseurs s’intéressent aujourd’hui à la société Gévelot, pourtant très ancienne à la bourse de Paris et dont l’histoire a débuté au 19 ème siècle avec la fabrication de sabres pour la Gendarmerie Royale, puis de cartouches pour armes à feu. Après avoir tenté quelques diversifications, notamment dans l’automobile, l’affaires contrôlée à 50,4% par son président, Mario Martignoni, s’est recentrée sur la production de pompes volumétriques destinées principalement au secteur du pétrole et du gaz ainsi que de l’agro-alimentaire et de l’industrie. Une petite activité immobilière est développée parallèlement au niveau de la maison-mère. Portée par une conjoncture favorable, notamment dans le pétrole et le gaz, le chiffre d’affaires a fortement progressé au premier semestre 2022 (+33% et +28% à taux de changes constants), ce qui a permis un net rebond du résultat opérationnel courant, multiplié par plus de 6, à 4,4 millions d’euros, malgré un impact toujours négatif lié à la hausse du prix des matières premières. L’embellie est cependant moins marquée au niveau du résultat net, en progression de seulement 13% à 1,7 million d’euros en raison d’un résultat financier négatif de 1,4 million d’euros, dû à des pertes latentes liées aux revalorisations des placements à moyen et long terme.

Un trésor de guerre de 142 millions d’euros

Comme à son habitude, la très discrète société livre peu d’éléments de prévisions pour l’ensemble de l’exercice et se contente d’indiquer tabler sur une croissance notable des ventes et sur un résultat net bénéficiaire que nous estimons en première approche autour de 7 millions d’euros. Une prévision capitalisée un peu plus de 20 fois et qui traduit une valorisation à priori élevée pour une entreprise du secteur industriel. Mais l’intérêt du dossier est ailleurs puisqu’il faut se plonger dans le bilan pour découvrir les trésors cachés de Gévelot. Entre les liquidités à court terme et celles logées dans des placements bancaires à moyen terme, la société est à la tête d’une trésorerie nette de 142 millions d’euros, un montant qui couvre déjà à lui seul la capitalisation boursière. Cela signifie que la bourse attribue une valeur nulle à l’activité de fabrication de pompes et aux actifs immobiliers, utilisés pour l’activité du groupe mais aussi dans une optique de placement locatif (à cet égard, la direction annonce un premier investissement immobilier tertiaire de 6,3 millions d’euros en région parisienne destiné à générer un rendement locatif).

Cette valorisation à la casse peut cependant s’expliquer en partie (mais pas complètement) par le faible niveau d’information diffusé par la société et par les rares échanges sur le titre (quelques dizaines par jour seulement). En outre, la société n’est pas spécialement généreuse avec les actionnaires minoritaires puisqu’elle n’a distribué cette année qu’un dividende de 3 euros par action (soit un rendement de 1,6%) malgré sa trésorerie pléthorique. Il faudra donc attendre un changement de contrôle ou un retrait de la cote pour capter tout le potentiel de valeur du dossier.

Notre conseil : on peut acheter l’action Gévelot par petites quantités vers 175 euros pour miser à terme sur un retrait de la cote ou un éventuel dividende exceptionnel. Code Isin : FR0000033888.

 

L’analyse

 

GTT, une opportunité à saisir

Le titre de ce leader mondial de la conception de systèmes de confinement à membranes cryogéniques utilisés pour le transport de GNL est sous pression en ce début de semaine. La justice sud-coréenne oblige la société à séparer l’accord de licence de l’assistance technique. Pas de quoi remettre en cause le business model de GTT, ni son excellente visibilité.

Début de semaine difficile pour l’action GTT sous pression à la suite d’une décision de justice rendue par la « High Court  » de Séoul dans l’affaire opposant depuis décembre 2020 ce leader mondial de la conception de systèmes de confinement à membranes cryogéniques pour le transport de GNL aux autorités locales de la concurrence. A l’époque, GTT s’était vu infliger une amende de 9,5 millions d’euros et l’obligation de séparer la vente de licences portant sur ses systèmes de confinement des services d’assistance technique si les chantiers coréens chargés de la construction des méthaniers en faisaient la demande. GTT avait fait appel de cette décision. La « High Court » de Séoul vient de rendre un jugement mitigé pour GTT. La bonne nouvelle est que l’amende payée en 2021 est annulée. En revanche, il est toujours imposé à la société de séparer l’accord de licence des prestations de services et de maintenance si les chantiers le souhaitent. Sur un plan strictement financier, l’arrêté de la « High Court » de Séoul aura peu de conséquences. Les prestations de services ne représenteraient pas une somme importante et surtout ne génèreraient pas une forte marge. Le plus ennuyeux pour GTT est qu’il perdrait le contrôle et la responsabilité du suivi des systèmes de confinement à membranes cryogéniques installés dans les méthaniers. Avec sans doute des litiges possibles entre les prestataires chargés d’assurer le suivi et GTT. A ce stade, la société se réserve la possibilité de saisir la Cour Suprême de Séoul.

La trésorerie nette représente 5% de la capitalisation boursière

En attendant, cette petite incertitude juridique ne doit pas éluder les qualités du dossier qui, rappelons-le, est en situation de monopole sur l’équipement de nouveaux méthaniers avec une part de marché de plus de 90%. Avec le conflit armé en Ukraine et la nécessité des états membres de la zone euro de réduire leur dépendance au gaz russe, le groupe connaît une accélération de sa dynamique commerciale. A moins d’un mois de la fin de l’année, l’exercice 2022 s’annonce record avec 149 commandes remportées jusque-là et un carnet de commandes à fin septembre de de 269 unités. Sans compter l’équipement des réservoirs des navires transportant le GNL qui, avec les politiques de décarbonation, sont propulsés de plus en plus au gaz naturel liquéfié beaucoup moins polluant que le diesel ou le fioul. Au total, GTT dispose d’une visibilité jusqu’en 2027 et se diversifie également depuis peu dans l’hydrogène vert. Mais le temps de la montée en puissance de ce carnet de commandes, 2022 sera la dernière année de performances en retrait. Le consensus de marché anticipe une contraction de 21% de l’excédent brut d’exploitation à 151,3 millions pour un chiffre d’affaires de 297,1 millions en recul de 5,5% tandis que le bénéfice net pourrait s’élever à 118,7 millions (en baisse de 15%). Dès l’an prochain, les premiers effets positifs de la délivrance du carnet de commandes se traduiront dans les comptes avec un excédent brut d’exploitation espéré à 252,4 millions pour des revenus de 433 millions et un profit net de 201,9 millions. Le groupe connaîtra une vraie accélération de ses performances en 2024 avec les trois indicateurs estimés à respectivement 337 millions, 553 millions et 274,4 millions. A 34,5 fois les profits estimés pour cette année, le titre apparaît cher après un très beau parcours depuis le 1er janvier (+35%) mais ses ratios retrouvent des niveaux beaucoup plus raisonnables de 20,3 et 14,9 fois dès l’an prochain et 2024. Surtout, la trésorerie nette de GTT anticipée à près de 200 millions en fin d’année représente déjà 5% de la capitalisation boursière et le groupe a annoncé la distribution d’un dividende au moins équivalent à celui de l’an dernier (3,1 euros par action). Il rapporte un rendement non négligeable proche de 3%.

Notre conseil : achetez GTT à moins de 105 euros pour viser un objectif de cours de 130 euros (code : FR0011726835)

La question sur HRS

Le secteur de l’hydrogène semble disposer de belles perspectives. Que pensez-vous de la société HRS et des autres du secteur.

 

Le secteur est effectivement attractif mais tous les intervenants ne parviendront pas à s’imposer. Seuls ceux disposant déjà d’un modèle économique bien établi et proche de l’équilibre devraient tirer leur épingle du jeu. C’est le cas de HRS qui maitrise bien sa consommation de cash et qui pourrait dégager ses premiers bénéfices dès 2024. L’objectif d’une marge opérationnelle de 20% à l’horizon 2025 reste pour le moment crédible au regard des commandes reçues par la société et des efforts de structurations accomplis pour suivre la demande. Le groupe dispose en outre d’un bilan solide avec une trésorerie nette de dette encore largement positive (25 millions). Attention toutefois, des décalages dans l’exécution du plan de croissance sont toujours possibles, raison pour laquelle le dossier reste spéculatif. MCPHY est un autre dossier intéressant mais plus risqué car moins proche de l’équilibre financier.