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Questions / Réponses
CLARANOVA (EX-AVANQUEST)

Bonjour, Etes-vous toujours aussi négatif sur CLARANOVA après la publication des résultats semestriels qui semblent plus rassurants ? Comment voyez vous l’évolution de son business à long terme ?

294 vuesCLARANOVA (EX-AVANQUEST)
Frédéric Bériot -

voici notre analyse

 

Claranova : du mieux, mais…

Le propriétaire de trois plateformes technologiques dans les domaines de la vente d’objets personnalisés, de l’éditions de logiciels et de l’internet des objets est reparti sur de meilleures bases après avoir souffert de la mise en place de dispositifs de sécurité par Apple pour protéger la vie privée de ses utilisateurs.

 

Claranova va mieux comme semble l’indiquer la progression de 12% de son chiffre d’affaires qui a atteint un niveau historique de 315 millions d’euros sur le premier semestre de l’exercice 2022/2023 (une bonne partie provient toutefois des dernières acquisitions). Rappelons que le groupe est propriétaire de trois plateformes technologiques qui n’ont pas de liens entre elles. La principale est PlanetArt (e-commerce d’objets personnalisés et impression mobile), la deuxième est constituée par la plateforme Avanquest, spécialisée dans les logiciels de sécurité, PDF et photo et la troisième, plus confidentielle, myDevice, orientée vers l’internet des objets. Au cours du précédent exercice, la principale division PlanetArt avait été fortement impactée par le déploiement par Apple de systèmes de sécurité destinés à protéger la vie privée de ses utilisateurs, ce qui a naturellement pesé sur les activités de publicité. Le groupe a bien réagit en trouvant des canaux marketing alternatifs avec TikTok, Instagram ou YouTube, ce qui lui a permis aussi de retrouver des coûts d’acquisition client beaucoup plus mesurés. Si le résultat opérationnel de PlanetArt a malgré tout baissé de 26% sur le semestre (13 millions d’euros contre 17 millions un an plus tôt), c’est surtout en raison des investissements marketing réalisés sur le semestre pour atténuer la saisonnalité de l’activité et de la pression importante sur les prix des matières premières et des coûts fixes.

De son côté, la filiale Avanquest continue de récolter les fruits de l’évolution de son modèle vers la vente de logiciels par abonnement (SaaS), gage d’une plus grande récurrence de l’activité dans le temps (la part récurrente de chiffre d’affaires atteint désormais 62%). Malgré la hausse de 13,5% de son chiffre d’affaires au premier semestre, le résultat opérationnel a reculé de 14%, là aussi en raison des investissements marketing décidés pour accompagner la croissance du second semestre. Quant à la plateforme myDevice qui génère un faible chiffre d’affaires (3 millions d’euros sur le semestre) elle a stabilisé sa perte à 1,6 million. Au final, le résultat opérationnel courant de Claranova recule de 26% à 14 millions d’euros par rapport à la base retraitée de 2022, tandis que le résultat net bascule dans le rouge à hauteur de 4,5 millions contre un bénéfice de 3,7 millions un an plus tôt, ce qui ne constitue pas une surprise.

Une scission des activités reste envisageable

La bonne nouvelle vient du discours beaucoup plus optimiste de la direction. Elle estime que les efforts marketing déployés au cours du premier semestre devraient nettement favoriser l’activité du second semestre, de même que la reconstitution des nouveaux canaux marketing dans la branche e-commerce d’objets personnalisés. Dans ces conditions, le chiffre d’affaires devrait progresser de 10% sur l’ensemble de l’exercice tandis que le résultat opérationnel courant grimperait de 25% à 30%. Il n’est cependant pas certain que cela suffise pour ramener le résultat net dans le vert. Le bureau d’étude Portzamparc table ainsi sur une petite perte de 0,9 million avant le retour à un bénéfice de 18 millions sur l’exercice 2023/2024. Une estimation capitalisée moins de 5 fois. Le dossier n’est à priori pas cher, mais il faut tenir compte de la fragilité du bilan puisque les fonds propres de la société sont nuls, tandis que l’endettement net atteint 64,8 millions. Une situation qui devrait cependant s’améliorer grâce à une bonne génération de cash (15 millions d’euros sur le premier semestre). L’arrivée d’un actionnaire de référence (des recherches sont toujours en cours) ou la cession d’une division du groupe (également à l’étude) pourraient servir de catalyseur, mais en attendant, la visibilité reste faible et n’incite pas à recommander le titre à l’achat.

Notre conseil : rester à l’écart de Claranova. Code Isin : FR0013426004.