Bonjour, Pensez-vous que le cours actuel de JACQUET METAL intègre le risque de récession et l’augmentation du coût de production de l’acier ? En d’autres termes, est ce une bonne idée d’initier une ligne à ce cours ?
excellente question à laquelle nous avons tenté de répondre dans une analyse appelée à être mise en ligne dans les prochains jours….. La voici en avant première…. Nous recommandons la prudence….
Jacquet Metals, une occasion de revenir sur le dossier?
Ce leader européen de la distribution d’aciers spéciaux est sous pression depuis trois mois malgré la publication de comptes semestriels meilleurs que prévu. En cause, le reflux des prix des métaux et des volumes laisse craindre une fin d’année et un exercice 2023 plus compliqués. Le titre vaut la moitié des fonds propres de la société.
Atterrissage douloureux pour le titre Jacquet Metals. Par rapport à un record de 25,60 euros inscrit le 17 janvier, le titre de ce leader européen de la distribution d’aciers spéciaux (tôles quarto en aciers inoxydables, produits longs inoxydables et aciers pour la mécanique) revient à des niveaux inégalés du début de l’année 2021 à un peu plus de 14 euros. Le groupe est pourtant loin d’avoir démérité au premier semestre en dévoilant une performance meilleure que prévue portée par le double effet d’une poursuite de la hausse des volumes distribués (+1,9%) et de la flambée des cours des métaux (+55,5% par rapport à la même période de référence un an plus tôt et +15,4% en séquentielle entre le deuxième et le premier trimestre de cette année). Cette très belle dynamique a permis d’absorber complètement l’impact inflationniste (salaire, transport et énergie). Ainsi, à partir d’une forte croissance de 58% du chiffre d’affaires à 1,48 milliard, la marge brute s’est appréciée de 62,9% à 404 millions reflétant un gain de 0,9 point de la rentabilité ressortie à 27,3%. Le résultat opérationnel courant et le bénéfice net ont triplé pour s’élever à respectivement 179 et 126 millions. Alors comment expliquer la récente chute du titre Jacquet Metals?
Une décote de 48% sur les fonds propres du groupe
Dans le détail, la dynamique sur les volumes a commencé à se retourner au deuxième trimestre (-4,9% après une hausse de 8,9% sur les trois premiers mois de l’année) avec la dégradation des perspectives de croissance en zone euro liée au conflit en Ukraine, particulièrement en Allemagne, le premier marché de Jacquet Metals pour les produits longs inoxydables et les aciers pour la mécanique. L’inflexion de tendance sur les prix remonte au mois de mai. Le management table au second semestre sur une chute de 20% à 30% des prix par rapport à la première partie de l’année et sur des volumes en retrait de 5% à 10%. S’ajoutera les effets de l’inflation (salaire, transport et énergie). La fin de l’année risque donc de se révéler compliquée pour Jacquet Metals. Mais compte tenu de l’acquis de croissance du premier semestre, la performance de l’exercice devrait rester correcte avec, selon le consensus Factset, une progression de 26,3% du chiffre d’affaires à 2,49 milliards, une hausse de 43,3% de l’excédent brut d’exploitation à 288 millions et un bénéfice net de 165 millions (+36,3%). Mais c’est surtout en 2023 que l’effet de ciseaux négatif (chute des prix et des volumes et hausse de l’inflation) pèsera avec un excédent brut d’exploitation anticipé à 121 millions et un bénéfice net revenu à 48 millions à partir de facturations en recul 15,5% à 2,1 milliards. Le titre n’est pas cher à 2 et 6,9 fois les hypothèses de profits et la capitalisation boursière est inférieure de moitié aux 635 millions de fonds propres de l’entreprise mais le moment n’est pas propice pour s’intéresser à des dossiers aussi sensibles à la conjoncture.
Notre conseil : restez à l’écart de Jacquet Metals (code : FR0000033904)