Certains analystes sont à l’achat de GUERBET à 16€ pour un objectif de 20€. Est ce que vous êtes de cet avis ?
Non…. voici notre dernière analyse du 10 octobre…. Elle reste valable
Pouvez-vous répondre à la question suivante :
Répondez à notre sondage !!! Dans un contexte de raréfaction des ressources et de préservation de la planète, la lettre de la bourse souhaiterait savoir si vous accepteriez de recevoir sa version hebdomadaire uniquement de façon digitale, au même titre que ses newsletters quotidiennes. Merci de bien vouloir nous donner votre réponse dans le cadre d’une question sur ce site.
Guerbet, toujours pas d’inflexion de tendance
Au plus bas en Bourse depuis août 2012, cet acteur mondial des produits de contraste pour l’imagerie médicale peine à retrouver une dynamique positive, à la fois pénalisé par la concurrence d’un générique sur son produit phare et par l’inflation des matières premières. Le titre décote de 52% sur les fonds propres de l’entreprise.
Le titre Guerbet constitue un exemple de valeurs massacrées en Bourse. Au plus haut en mars 2017 à 90,64 euros, l’action de ce laboratoire de dimension mondiale spécialisé dans les produits de contraste pour l’imagerie médicale, dans l’intelligence artificielle d’aide au diagnostic et dans l’imagerie interventionnelle évolue aujourd’hui à une encablure de ses planchers de juin 2012 autour de 15,50 euros. Comment expliquer un tel effondrement? Longtemps un succès, son produit phare, le Dotarem utilisé pour les IRM, est concurrencé aux Etats-Unis et en Europe par un générique, le Clarsican, commercialisé par GE Helthcare. Est venue se greffer l’inflation des matières premières et notamment du prix de l’iode. Dans le détail du chiffre d’affaires du premier semestre ressorti à taux de change constant en léger repli de 1,3% à 371,1 millions, l’effet négatif du générique au Dotarem se retrouve dans la performance du groupe dans les zones Europe-Moyen Orient et Amériques en repli de respectivement 2,6% et 3,7% et ce n’est grâce au dollar fort que les revenus en Amériques sont parvenus à progresser de 6,4%. Aux Etats-Unis, le groupe a également souffert de la pénurie de main d’oeuvre, ce qui a réduit ses volumes de production d’Optiray et du Dotarem, et d’une pression sur ses prix de vente. L’Asie constitue, en revanche, une source de satisfaction avec une progression de 4,2% du chiffre d’affaires hors effets de change tirée par le changement de mode de distribution des produits en Chine. Le groupe intervient désormais en direct en Chine et nourrit de grosses ambitions sur l’un des premiers marchés mondiaux de l’imagerie diagnostique avec un doublement de son chiffre d’affaires à un horizon de 3 à 4 ans (par rapport à un montant actuel de 30 millions).
La transformation du groupe prend du temps
En forte baisse de 3,5 points à 13,6%, la marge brute d’exploitation a souffert d’une base de comparaison défavorable. Celle-ci était exceptionnellement élevée un an auparavant au moment où la crise sanitaire était encore très présente. Depuis, le groupe a repris des investissements au second semestre 2022 et a terminé l’an dernier avec une rentabilité revenue à un niveau plus normatif de 14,4%. Aujourd’hui, ce laboratoire, contrôlé à plus de 53% par la famille Guerbet, déploie de nouveaux relais de croissance pour absorber l’impact négatif de la concurrence du générique sur le Dotarem. En plus de sa montée en puissance en Chine, l’ambition est également de percer dans l’intelligence artificielle d’aide au diagnostic en développant des logiciels capables de détecter des cancers (foie, pancréas, prostate) ou des métastases osseuses et en lançant de nouveaux produits dans les dispositifs interventionnelles (micro-cathéters). Mais la stratégie prend du temps avant de porter ses fruits et le groupe n’écarte pas la possibilité de saisir des opportunités de croissance externe pour accélérer sa transformation. En attendant, il table pour cette année sur une croissance de 2% à 4% de son chiffre d’affaires en comparable et sur une stabilité de sa marge brute d’exploitation (hors coût exceptionnel lié à l’optimisation du schéma opérationnel et à l’évolution de son modèle en Chine). Le consensus recueilli par Factset anticipe une très légère augmentation de l’excédent brut d’exploitation à 107 millions pour cette année et 109 millions pour 2023 (contre 104,6 millions en 2021) à partir d’un chiffre d’affaires de 761 et 807 millions (contre 732 millions l’an dernier). Quant au bénéfice net, il devrait baisser cette année à 26,1 millions avant de retrouver l’année suivante son niveau de 2021 à 32 millions. Des hypothèses valorisées à 7,3 et 6,5 fois, ce qui n’est vraiment pas cher. Autre signe d’une valorisation anormalement basse, la capitalisation décote de 52% par rapport aux fonds propres de la société (429 millions à la fin du premier semestre). Nous considérons malgré tout au regard du manque de visibilité du marché qu’il est prématuré de prendre le pari du retour en grâce de l’action Guerbet.
Notre conseil : restez à l’écart de Guerbet (code : FR0000032526)