Est ce que vous êtes positif sur SAINT GOBAIN à 52,5€ ?
Non, il faut attendre un reflux à moins de 50 euros pour envisager un retour sur le dossier. Lisez notre dernière analyse sur la valeur postée le 11 octobre
Saint-Gobain, quelles perspectives?
Grâce à une très bonne première partie d’année, ce leader mondial de la construction durable a relevé fin juillet son objectif de rentabilité d’exploitation. Le second semestre promet d’être moins favorable en raison d’une base de comparaison exigeante et de la dégradation du marché de la construction neuve.
Avec une hausse d’un peu plus de 18% depuis le début de l’année, le titre Saint-Gobain affiche la quatrième meilleure performance de l’indice CAC 40 et échappe pour l’instant au regain de prudence des investisseurs. Mais attention car sur un mois, l’action recule de 7% et à la veille de la publication le 26 octobre du chiffre d’affaires du troisième trimestre, le mouvement de prises de bénéfices pourrait s’amplifier. Il est vrai que le titre de ce leader mondial de la construction durable n’est pas cher à 8,9 et 8,3 fois les profits estimés pour cette année et 2024 mais le second semestre pourrait marquer, comme pour beaucoup d’autres sociétés industrielles, une rupture de tendance, après une très belle performance post-covid. Des signes déjà de fragilité apparaissaient dans les comptes du premier semestre avec une contraction des volumes de 6,3% et de 7% au deuxième trimestre dont 2 points liés à un effet calendaire négatif imputable à 1 jour ouvré en moins. Forte heureusement grâce au pricing power du groupe, c’est dire sa capacité à augmenter ses prix de vente (+7,9 sur le semestre) et à une inflation moins pénalisante avec la détente des cours de certaines matières premières (bois et acier) et de la facture énergétique, la marge d’exploitation a inscrit un record à 11,3%. Compte tenu de cette avance, Saint-Gobain a fait partie en juillet des groupes ayant relevé ses objectifs pour cette année. Initialement espérée entre 9% et 11%, la cible de marge d’exploitation a été revue à au moins 10%. Et ce, pour la troisième année consécutive, marquant ainsi un changement de cap majeur par rapport à 2018 (rentabilité de 7,5%) avant que le groupe n’entame sa transformation en cédant ses actifs les moins performants et les moins rentables pour se positionner sur les activités les plus dynamiques et les mieux margées présentes sur la thématique de l’efficacité énergétique et de décarbonation du bâtiment et de l’industrie.
entre 9 et 11% de marge d’exploitation au second semestre (contre 11,3% à fin juin)
Le groupe a ainsi cédé pour 9,2 milliards d’actifs depuis 2018 et a saisi des opportunités de croissance externe à concurrence de 4,2 milliards. Il a ainsi doublé de taille au Canada avec récemment l’acquisition de Building Products of Canada ou s’est constitué une position de leader dans la chimie de la construction avec 5 milliards de chiffre d’affaires. Au final, un tiers des revenus de Saint-Gobain ont changé et le centre de gravité sur un plan géographique a évolué vers l’Amérique du Nord, son premier marché et le plus rentable, l’Asie et les pays émergents, des régions contribuant pour 60% à son résultat d’exploitation. Pour autant et malgré le potentiel immense du marché de la décarbonation des bâtiments sur le long terme, le groupe risque de souffrir au second semestre. La direction n’en fait pas mystère en tablant sur une marge d’exploitation de l’ordre de 9% à 11% (contre 11,3% sur les six premiers mois). Pour le consensus, cela devrait conduire sur l’ensemble de l’année à un repli de 4,9% du résultat d’exploitation à 5,07 millions pour un chiffre d’affaires de 48,5 milliards, en baisse de 5,2%. Compte tenu de la forte génération de flux nets de trésorerie (3,14 milliards) et du désendettement du groupe, le bénéfice net devrait être quasi stable à 3,01 milliards. Pour 2024, les premières projections font état d’un léger redressement du résultat d’exploitation à 5,16 milliards (pour des facturations de 49,1 milliards) et du bénéfice net à 3,25 milliards. Ces hypothèses sont valorisées à moins de 9 fois, ce qui n’est pas cher. Toutefois à court terme et compte de la configuration baissière du marché, le titre pourrait être sous pression et revenir sur les niveaux de 50 euros.
Notre conseil : conservez ou attendre un repli à moins de 50 euros pour revenir à l’achat sur Saint-Gobain (code : FR0000125007)