Le rapprochement de TF1 et M6 étant abandonné, que faire avec les actions M6 détenues ?
Avez-vous lu notre analyse sur le sujet posté le 19 septembre???? Nous avions recommandé de conserver TF1 et d’acheter M6
voici l’article :
TF1/M6, avantage à M6
L’abandon du projet de rapprochement entre TF1 et M6 était déjà largement anticipé dans le marché. L’hypothèse d’une vente de M6 devrait faire rebondir le titre grâce à la dimension spéculative du dossier.
Quel gâchis! Déjà largement anticipé depuis la fin du mois de juillet et un premier avis consultatif négatif rendu par les services d’instruction de l’autorité de la concurrence, le projet de fusion entre M6 et TF1 destiné à apporter une réponse crédible à la vive concurrence des plateformes de streaming américaines, Netflix, Amazon et Disney+ a officiellement été abandonnée en toute fin de semaine dernière après la clôture du marché. Le repli somme toute limité des cours de bourse (-3,5% pour TF1, présent à notre sélection du « coin du spéculateur » et -4% pour M6) sur un marché en baisse de plus de 1% montre que les investisseurs ne croyaient plus à ce mariage de raison entre les deux poids lourds de l’audiovisuel. En cause, l’autorité de la concurrence a considéré que le nouvel ensemble disposerait d’une part de marché beaucoup trop importante (estimée à 30% en termes d’audience et de plus de 70% auprès des annonceurs) susceptible de nuire aux autres acteurs comme France Télévision et Canal+. Effectivement, mais là où l’approche de l’autorité de la concurrence n’était pas bonne depuis le début est d’avoir raisonné sur le marché de l’audiovisuel au sens strict et non plus numérique en intégrant la puissance des plateformes américaines. Résultat, les concessions exigées pour valider le mariage entre M6 et TF1 étaient déraisonnables puisque le nouvel ensemble aurait dû se séparer d’une des deux chaînes, ce qui aurait vidé l’opération de son sens initial.
Beaucoup de candidats à une reprise de M6
Bref, les deux groupes vont devoir vite imaginer un plan d’actions pour rebondir et faire face à la dégradation anticipée de la conjoncture et du marché publicitaire. Le temps presse surtout pour RTL Group, l’actionnaire à 48,26% de M6, qui dispose d’à peine huit mois pour vendre la chaîne de télévision avant le renouvellement de la fréquence prévu le 6 mai 2023. Passé cette date, M6 ne pourra pas être cédé pendant cinq ans. Le temps que le CSA (le comité supérieur de l’audiovisuel) instruise la demande de renouvellement de la fréquence, le rachat de M6 devra être bouclé au plus tard au début de l’année prochaine. Les candidats ne manquent pas et on trouve dans la liste les détracteurs au projet de rapprochement entre M6/TF1 comme Vivendi avec Canal+ ou Xavier Niel. Mais ces deux acteurs auront fort à faire pour écarter les autres prétendants : Daniel Kretinsky, l’actionnaire de Maisons du monde et de Casino, l’italien Mediaset, Groupe Arnault déjà propriétaire du Parisien et Les Echos, Mediawan ou CMA CGM qui vient de racheter La Provence. Même si les actionnaires de M6 ne pourront pas espérer une prime aussi généreuse que celle prévue au moment de l’annonce il y a 18 mois du projet avec TF1, la dimension spéculative du dossier est un atout dans l’environnement baissier des marchés. Pour TF1, la situation est plus compliquée. Le groupe devra accélérer sa stratégie de multiplication de plateformes vidéo avec MyTF1 (sur le gratuit), Salto (payant) et MyTF1 Max (hybride gratuit et payant) et réduire sa structure de coûts. Malgré tout, avec une capitalisation boursière tombée à 1,3 milliard et inférieure aux fonds propres de l’entreprise de 1,76 milliard sachant qu’elle disposait en fin d’année dernière d’une trésorerie nette de près de 200 millions (15% de la capitalisation), l’essentiel des mauvaises nouvelles paraissent intégrées.
Nos conseils : conservez TF1 (code : FR0000054900) et achetez M6 (code : FR0000053225) à moins de 12 euros