Quelles valeurs acheter aujourd’hui compte tenu de la baisse et à quel niveau ?
lisze notre analyse du marché postée exceptionnellement ce midi… La voici :
Bourse de Paris, faut-il s’inquiéter du risque politique?
La montée en puissance des partis souverainistes en Europe et en France, et la décision de dissoudre l’Assemblée nationale font ressurgir le risque politique peu apprécié des investisseurs. Sans vent de panique, la Bourse de Paris lâche 2% et les valeurs les plus sensibles à l’économie française sont les plus pénalisées : les banques, les groupes de BTP et de concessions et les énergéticiens.
Loin du cataclysme provoqué en 1981 par l’élection de François Mitterrand à la présidence du pays, la poussée pourtant anticipée du nationaliste en Europe et en France pèse à mi-journée sur les actions de la zone euro et plus particulièrement sur la Bourse Paris en retrait de 2% à moins de 7900 points. Il faut dire que l’hôte de l’Elysée n’a pas tardé à tirer les conséquences du scrutin en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et en convoquant de nouvelles élections les 30 juin et 7 juillet, ce qui plonge le pays dans une zone d’incertitude pendant un mois et même à plus long terme avec le scénario d’une cohabitation qui risque de paralyser la France. Et ce, à un moment où les finances de notre pays sont exsangues et à peine une semaine après l’abaissement de la note de notre dette par l’agence Standard & Poor’s. Pour autant, la réaction du marché reste, à ce stade, mesurée puisque la rémunération de l’emprunt d’Etat à dix ans français se tend de 0,1 point à 3,20%, ce qui reflète la prime demandée par les investisseurs pour acheter de la dette française et l’écart avec la référence allemande considérée comme la plus solide en zone euro n’a augmenté que de 0,06 point. La nouvelle majorité appelée à sortir des urnes fin juin ne disposera pas d’un chèque en blanc. Non seulement la France est tenue par Bruxelles au respect de règles en matière de déficit et de finances publiques et la BCE peut, le cas échéant, intervenir sur le marché pour acheter de la dette française et décourager la spéculation contre nos obligations et d’une façon plus générale contre un risque d’éclatement de la zone euro.
Les valeurs de croissance traditionnellement plus résilientes
En attendant, ce sont les valeurs les plus exposées à l’économie française qui subissent la plus forte défiance en bourse : les banques (Société Générale, BNP-Paribas, Crédit Agricole), les groupes de BTP et de concessions (Vinci, Eiffage, Bouygues, ADP) et les énergéticiens comme Engie. Le risque d’un interventionnisme de l’Etat n’est pas nul sur les prix de l’électricité ou du gaz pour une société comme Engie ou d’une pression sur les établissements de crédit en vue de prêter plus facilement aux ménages et aux entreprises. Concernant les entreprises de BTP et de concessions, l’Etat pourrait choisir de réduire la dépense de travaux, de geler les tarifs de péage ou même de renationaliser les sociétés d’autoroutes. Pour autant, Vinci, Eiffage ou Bouygues disposent d’importants contre-pouvoir pour résister à la pression politique à commencer par être de gros pourvoyeurs d’emplois et sont protégés par des contrats de gestion des concessions dans le cadre des relations avec l’Etat. Au final, une période d’incertitude s’ouvre jusqu’au début du mois de juillet et devrait être source de volatilité en Bourse de Paris. Il n’y a pas lieu, toutefois, de céder à la panique et nous restons globalement acheteurs des banques (BNP-Paribas est notre valeur préférée parmi les établissements de crédit), des groupes de BTP et de concessions (Vinci est la moins exposée à l’hexagone). Toujours dans une optique de moyen terme, les sociétés de croissance évoluant dans le secteur de la santé (comme EssilorLuxottica, Biomérieux), de la transition énergétique (Schneider Electric, Air Liquide), de la tech (Dassault Systèmes, Capgemini, Alten), de la défense et l’aéronautique (Thales, Safran, Airbus, Dassault Aviation) ou de luxe (LVMH, Hermès) font preuve de résilience dans les périodes chahutées.